Maman n'a pas trop mal dormi finalement.
Après avoir pleuré un bon coup, fait un bref tour sur internet pour trouver des témoignages de fausse couche après amniocentèse, elle s'est résigné à faire confiance en l'avenir.
Maman fait confiance en son instinct qui lui dit que je n'ai rien. Elle a ce sentiment chevillé au corps et c'est sans doute ce qui lui apporte cette résignation sereine.
Papa nous emmène à la clinique, dossier d'inscription, Maman n'a pas le temps d'attendre qu'une infirmière l'emmène dans une chambre où elle devra patienter un petit quart d'heure.
Aux questions de Maman, celle-ci répond qu'elles ne sont que deux ce matin... Toutes ces femmes enceintes dans la salle d'attente ne sont donc pas là pour le même objectif !
Maman se déshabille enfile le pantalon toile taille unique trop petit pour elle ainsi que la chemise et les chaussons. Elle commence même à s'assoupir quand l'infirmière vient la chercher !
Doc Gygy et son compère Doc Echo sont là à discuter !
Après les salutations d'usage, Maman s'installe sur le table qui s'avère être un siège rembourré bien confortable. La lumière blafarde des néons et l'absence de fenêtre donne à la salle d'opération un air lugubre comme toutes les salles d'opérations.
Et pendant que Doc Gygy se prépare, Doc Echo place la sonde.A l'écran, Maman me regarde faire des pirouettes. Je n'arrête pas de gigoter comme pour tester mon espace. Des deux mains, je fais un coucou à Maman en bougeant mes doigts avant d'enchaîner sur une nouvelle pirouette.
Maman est émue, je le sens... mais il est vite temps de passer à autre chose.
Doc Gygy, ganté s'approche en lui demandant si elle a des questions. Maman de répondre qu'il n'est plus temps d'en poser et qu'elle lui fait entièrement confiance (pour se dire en son for intérieur qu'elle aurait pu s'abstenir d'exercer ce genre de pression).
Puis elle le laisse faire... Surprise par le produit désinfectant glacé que lui passe sur le ventre l'infirmière, elle sursaute, jette un oeil sur l'aiguille qui n'a finalement rien de si terrible et retourne sur l'écran pour me regarder faire mes cabrioles !
"Attention je pique"... Trop concentrée pour avoir mal, Maman ne fait pas attention à la piqûre qui n'est finalement qu'une broutille en terme de douleur... Avançant par "à coup", Doc Gygy perce la poche des eaux... et l'aiguille apparaît sur l'écran.
Curieux comme je suis, je m'approche quand elle ne cesse de me dire "non, non, non, écarte toi, reste tranquille".
Maman croit me voir m'enrouler autour de l'aiguille. Doc Gygy râle "Ah non ! Il va pas nous faire le coup aussi celui-là"... puis rajoute "bah ca c'est pas commun!".
Maman écoute mais ne dit rien, figé sur l'écran, elle a peur pour moi... Me suis-je poussé parce que j'ai été piqué... On ne le saura jamais mais l'aiguille a frôlé ma cuisse.
L'aiguille repart, la sonde me relie à Maman encore quelques secondes puis c'est fini.
Maman demande alors à Doc Gygy " qu'est-ce qui n'est pas commun ?"
Surpris de se voir interpellé, il reprend ses esprits et explique à Maman que bien que dans la poche, il n'arrivait pas à aspirer le liquide amniotique.
Maman n'a pas insisté, trop heureuse de me voir et de repartir, direction une chambre de la maternité, pour se reposer une paire d'heure.
Papa est ravi de nous voir. Il nous accompagne... Maman lui raconte mes facéties comme un vrai moment privilégié puis il en profite pour appeler "Oma" et Daddy" afin de les rassurer à leur tour.
A 12h30, après une écho de contrôle, nous sommes autorisés à sortir. De nouveau Maman s'inquiète. Elle a bien constaté que je suis bien à l'étroit depuis le prélèvement de liquide amniotique même si Doc Echo lui a dit que j'en avais suffisamment.
Retour à la maison pour nous remettre de nos émotions.
mardi 18 mai 2010
lundi 17 mai 2010
Le téléphone a sonné
Maman et moi sommes au travail... et même si Maman avait espéré avoir des nouvelles de la généticienne afin d'être fixée sur les résultats du tritest, elle n'imaginait pas être servie de cette façon.
Elle avait été claire. Si elle n'appelait pas, c'est que les résultats étaient bons, si elle appelait, c'est qu'ils ne l'étaient pas.
C'est Papa qui a réceptionné l'appel de Doc Génétique, demandant à avoir Maman pour les résultats, il lui a envoyé un mail au bureau.
J'ai bien senti le coeur de Maman accuser le coup. Elle avait beau avoir dit à Papa qu'il n'y avait rien d'alarmant... Maman a vite compris qu'entre Blanc et Noir, la balance avait penché pour le Noir.
Mais que pouvait-on faire d'autres que d'attendre le rdv ?
Maman a eu du mal à se concentrer et je crois qu'elle n'a fait que survoler son "portefeuille" de dossiers. Elle a prévenu sa chef de cette nouvelle donnée en précisant bien qu'elle risquait d'être absente dès le lendemain, encore !
A 16h15, Papa et Maman sont entrés. Doc Génétique égale à elle même a annoncé la couleur calmement "les résultats me sont parvenus et font état d'1/163." puis a demandé " que faisons nous ?" comme s'il pouvait exister un doute sur la marche à suivre.
Maman a dit "l'amnio, et le plus tôt sera le mieux".
Doc a regardé le calendrier... et a dit " demain éventuellement, si vous pouvez vous libérer, sinon, maintenant Vendredi".
"Demain sera parfait."
Ca c'est bien un trait de caractère de Maman... Quand faut y aller, faut y aller, pas la peine de tergiverser... Le temps de signer une énième décharge, de ranger la copie des résultats tendue par Doc Génétique, d'expliquer qu'il faudrait un délai de 3 semaines maxi pour obtenir le résultat après une remise en culture du liquide et de préparer le dossier au bureau des inscriptions, rdv est pris pour le lendemain à 8h45.
Pourtant en sortant, Maman en avait gros sur la patate, c'est le cas de le dire. Papa et Elle avaient pris leur décision en cas de mauvaise nouvelle, pour autant, Maman s'en est en fait beaucoup voulu d'avoir "péché" par excès de confiance.
Elle s'est promis qu'on ne l'y reprendrait plus.
Elle avait été claire. Si elle n'appelait pas, c'est que les résultats étaient bons, si elle appelait, c'est qu'ils ne l'étaient pas.
C'est Papa qui a réceptionné l'appel de Doc Génétique, demandant à avoir Maman pour les résultats, il lui a envoyé un mail au bureau.
"coucou mon coeur,
...
G. a appelé ce matin, elle a eu les résultats, elle voudrait te voir pour discuter de ça, rdv pris pour cet apres midi à 16h15. je lui ai demandé si c'était mauvais, elle m'a dit, "vous inquiétez pas, rien de dramatique"....
a voir cet après midi donc....
bon, je vais attendre demain pour prendre rdv avec le cabinet H...
je poste tout de même la déclaration ou on attend de voir le rdv de ce soir avec G?
bisous"
J'ai bien senti le coeur de Maman accuser le coup. Elle avait beau avoir dit à Papa qu'il n'y avait rien d'alarmant... Maman a vite compris qu'entre Blanc et Noir, la balance avait penché pour le Noir.
Mais que pouvait-on faire d'autres que d'attendre le rdv ?
Maman a eu du mal à se concentrer et je crois qu'elle n'a fait que survoler son "portefeuille" de dossiers. Elle a prévenu sa chef de cette nouvelle donnée en précisant bien qu'elle risquait d'être absente dès le lendemain, encore !
A 16h15, Papa et Maman sont entrés. Doc Génétique égale à elle même a annoncé la couleur calmement "les résultats me sont parvenus et font état d'1/163." puis a demandé " que faisons nous ?" comme s'il pouvait exister un doute sur la marche à suivre.
Maman a dit "l'amnio, et le plus tôt sera le mieux".
Doc a regardé le calendrier... et a dit " demain éventuellement, si vous pouvez vous libérer, sinon, maintenant Vendredi".
"Demain sera parfait."
Ca c'est bien un trait de caractère de Maman... Quand faut y aller, faut y aller, pas la peine de tergiverser... Le temps de signer une énième décharge, de ranger la copie des résultats tendue par Doc Génétique, d'expliquer qu'il faudrait un délai de 3 semaines maxi pour obtenir le résultat après une remise en culture du liquide et de préparer le dossier au bureau des inscriptions, rdv est pris pour le lendemain à 8h45.
Pourtant en sortant, Maman en avait gros sur la patate, c'est le cas de le dire. Papa et Elle avaient pris leur décision en cas de mauvaise nouvelle, pour autant, Maman s'en est en fait beaucoup voulu d'avoir "péché" par excès de confiance.
Elle s'est promis qu'on ne l'y reprendrait plus.
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